26 au 29 mai 2026, Coventry University, Royaume-Uni
Appel de propositions et symposium – Coventry 2026
Évaluer à l’ère des IAG : comment préserver l’intégrité académique quand plagier devient si simple ?
Responsables du symposium : Nicole Monney (UQAC) et Jennifer Smith (UQO)
Texte de cadrage
En contexte d’enseignement supérieur, les tâches évaluatives occupent une place centrale dans l’appréciation du développement des compétences académiques, car elles permettent d’évaluer la maitrise des savoirs disciplinaires, la rigueur intellectuelle et la capacité de réflexion critique des personnes étudiantes (Bittle et El-Gayar, 2025). Or, l’émergence des intelligences artificielles génératives (IAG) modifie en profondeur les conditions de production des preuves d’apprentissage. Ces technologies, de plus en plus présentes en contexte universitaire (Ogunleye et al., 2024), offrent un soutien rédactionnel puissant, mais soulèvent de nombreuses questions quant à la validité et à la crédibilité des apprentissages évalués (Béland et al., 2025).
Les préoccupations suscitées par ces transformations sont largement partagées, tant au Québec qu’à l’échelle internationale. Béland et ses collègues (2025) rappellent que les gestes de tricherie et de plagiat, bien qu’historiquement présents dans la réalisation des travaux demandés, sont aujourd’hui amplifiés par l’accessibilité et la performance croissantes des agents conversationnels tels que ChatGPT ou Copilot. La revue systématique de Bittle et El-Gayar (2025) corrobore ce constat et documente les risques importants que posent les IAG pour l’intégrité des tâches évaluatives produites. À partir de l’analyse de 41 études, ces auteurs recommandent notamment de repenser les pratiques évaluatives dans une perspective éthique de l’usage des IAG et de renforcer la formation à la littératie numérique.
Dans cette perspective, la littératie numérique à l’ère des IAG doit être reconnue comme une compétence transversale à développer de manière explicite tout au long du parcours universitaire. Gonsalves (2024) insiste, par ailleurs, sur l’importance de créer des environnements d’apprentissage fondés sur une responsabilisation partagée entre les ressources enseignantes et les personnes étudiantes, où l’usage des IAG fait l’objet d’un encadrement rigoureux. La recrudescence des pratiques non intègres — qu’il s’agisse de tricherie, de plagiat ou de délégation du travail à des outils automatisés — interpelle directement les valeurs fondamentales de l’évaluation : l’égalité, la justice et l’équité (CSE, 2018). Il s’avère dès lors essentiel de repenser le développement de la littératie numérique en situation d’évaluation, afin d’outiller les communautés universitaires face aux transformations induites par les IAG. Une telle réflexion collective sur l’intégration éthique de ces technologies dans la démarche évaluative constitue un levier fondamental pour préserver la crédibilité de l’acte d’évaluer en contexte universitaire.
Ce symposium se veut un espace de réflexion pour celles et ceux qui souhaitent penser l’évaluation universitaire à l’ère des intelligences artificielles. Il invite les enseignant·es, conseiller·ères pédagogiques, gestionnaires, bibliothécaires et chercheur·es à partager leurs travaux, à discuter des défis actuels et à faire émerger des pistes de réflexion visant à renforcer conjointement la rigueur des évaluations et le respect de l’intégrité académique.
Axes thématiques possibles :
- Quelles formes de plagiat?
- Quels défis pour détecter et prévenir le plagiat dans nos classes?
- Comment favoriser l’éthique et la responsabilité de l’étudiant face à ses apprentissages?
- Quels modèles d’évaluation pour rendre authentique l’apprentissage?
- Quelle intégration pédagogique des IAg?
- Quelles stratégies pour favoriser l’originalité et la pensée critique?
- Quelle formation et accompagnement du personnel enseignant?
- Comment vivent les enseignants l’intégration de l’IA dans les travaux des étudiants?
- Autres thématiques…
Déroulement du symposium:
Au printemps 2026, le Partenariat Universitaire pour la prévention du plagiat (PUPP) organisera une conférence sur invitation à Coventry University (Royaume-Uni). L’événement aura lieu du 26 au 29 mai 2026 et sera structuré pour en arriver à une publication thématique commune. Le but du symposium est de combiner la diversité et la complémentarité des recherches et des pratiques au sein de notre groupe de recherche.
Ce symposium réunira entre 10 et 12 contributions réunissant deux ou plusieurs chercheurs. Les équipes peuvent intégrer des chercheurs et des étudiants gradués. Pour participer au symposium, il faut avoir été invité, déposer une ébauche de texte et être prêt à lire deux textes avant le symposium pour en discuter collectivement durant le symposium. Voici un échéancier du mandat attendu :
- 30 septembre 2025 : remise d’un résumé de la contribution par les auteurs (250 mots) à nmonney@uqac.ca;
- 30 octobre 2025 : réponse aux auteurs de la part des responsables du symposium;
- 15 mars 2026 : dépôt de l’ébauche du texte en prévision du symposium (6000 mots : un gabarit d’écriture vous sera remis afin de se conformer à la revue ciblée);
- Avant le 25 mai 2026 : lire les deux ébauches attribuées pour réaliser les rétroactions durant le symposium (les commentaires devront permettre d’améliorer le texte et de préciser certains éléments);
- 26 au 29 mai 2026 : Symposium à l’Université de Coventry, Royaume-Uni. Les premiers auteurs doivent être présents aux deux journées du symposium (les deux journées vous seront précisées ultérieurement);
- Juin à août 2026 : retravailler son texte en regard des commentaires reçus durant le symposium;
- 30 septembre 2026 : dépôt du texte dans la revue choisie.